De la maternelle au lycée : ce que contient le programme d’éducation à la vie affective et sexuelle
La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a défendu jeudi son projet de programme qui doit s’appliquer à la prochaine rentrée, le qualifiant « d’absolument indispensable ».
Initier les écoliers à la notion de consentement, parler de sexualité ou de discriminations de genre avec les plus grands… La ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a défendu jeudi le programme d’éducation à la vie affective et sexuelle qui doit s’appliquer à la prochaine rentrée.
« Cette éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité est absolument indispensable », a-t-elle déclaré sur France Inter, alors que le texte est contesté par certaines franges conservatrices. L’AFP a pu consulter la dernière version de ce projet, qui sera examinée le 29 janvier, et en a dévoilé les principaux axes, de la maternelle au lycée.
- En maternelle, apprendre le respect de l’intimité
En maternelle, où les enfants sont âgés de 3 à 6 ans, le programme prévoit la prise en considération du corps, des sentiments, des émotions et du respect de l’intimité. Avant quatre ans, il s’agit ainsi de connaître son corps en nommant ses différentes parties, d’avoir conscience de l’intimité, et d’apprendre à « exprimer son accord ou son refus ».
Les enfants doivent également être sensibilisés à l’égalité entre filles et garçons, en comprenant par exemple qu’une activité ou un métier peuvent être choisis par tous.
À partir de quatre ans, le programme inclut le fait d’identifier des adultes de confiance et d’apprendre à faire appel à eux, de distinguer ce que l’on peut garder pour soi ou entre enfants (comme un secret) d’une situation de danger, ou encore « d’appréhender, comprendre et respecter les différentes formes de famille ».
- Puberté et stéréotypes en élémentaire
En élémentaire (6 à 11 ans) les élèves se voient présenter des connaissances scientifiques plus précises sur leur corps, avec un vocabulaire adapté à leur âge, et leurs émotions.
À partir du CM1, ils apprennent à connaître les principaux changements du corps à la puberté, à repérer les situations de harcèlement ainsi qu’à comprendre les stéréotypes pour lutter contre les discriminations. Cela peut se traduire par des lectures de textes pour identifier les inégalités femmes/hommes dans l’histoire.
En CM2, les enfants apprennent à repérer et se protéger des violences sexistes et sexuelles. Le programme prévoit aussi que leur soient enseignés leurs droits pour un usage sécurisé du numérique, comme les dangers d’Internet et des réseaux sociaux ou encore l’interdiction des réseaux aux moins de 13 ans.
- La sexualité abordée au collège
À partir du collège, le programme aborde la sexualité. Il s’agit d’aider les élèves à « comprendre et à vivre sereinement » les changements dont ils font l’expérience et à « appréhender progressivement » la notion de sexualité « dans l’ensemble de ses implications ».
Les changements du corps et le respect des autres sont enseignés en 6e. L’orientation sexuelle et le fait de développer librement sa personnalité est surtout prévu pour la 5e où les élèves apprennent à « différencier sexe, genre, orientation sexuelle et respecter leurs diversités ».
En 4e, la sexualité est abordée comme une « réalité complexe (…) pouvant faire intervenir le plaisir, l’amour, la reproduction, etc. ». Mais aussi en termes de santé avec un volet sur la prévention des risques. Les « incidences des réseaux sociaux sur les relations » sont également évoquées.
En 3e, les élèves doivent être amenés à « interroger les liens entre bonheur, émotion et sexualité », « savoir reconnaître et caractériser des contextes de danger et de vulnérabilité » (risques, mécanismes d’emprise…), les violences sexuelles ou les discriminations.
- Au lycée, la « dimension réflexive et critique est approfondie »
Au lycée, « la dimension réflexive et critique est approfondie » et le programme invite « au développement de connaissances plus précises ainsi qu’à l’approfondissement de la capacité de questionnement des élèves ».
La classe de seconde permet « d’explorer les tensions entre l’intime et le social », dont la protection à l’ère des réseaux sociaux. Les élèves doivent, entre autres, « comprendre que les différences biologiques entre les femmes et hommes ne déterminent pas les expressions, les comportements et les rôles attribués au genre masculin et féminin ». Pour la première fois dans le programme, il est proposé, « à partir de témoignages », de leur faire « prendre conscience que le sexe biologique peut ne pas correspondre à son identité de genre ».
La première doit permettre d’aborder « les conduites, tentations, plaisirs et risques », à travers par exemple, l’étude d’œuvres. Et en terminale, il s’agit de rassembler « les acquis permettant à l’élève d’appréhender la sexualité en jeune adulte responsable ». Par exemple « savoir résister individuellement et collectivement aux violences sexistes et sexuelles et aux discriminations liées au sexe, à l’identité de genre, à l’orientation sexuelle ».
Source: https://www.leparisien.fr/societe/de-la-maternelle-au-lycee-ce-que-contient-le-programme-deducation-a-la-vie-affective-et-sexuelle-23-01-2025-P6MHOAYBTFAC7DU4DDBUT3GTMM.php